lundi 12 juillet 2010

Parisiens, banlieusards, provinciaux : Chassons la grisaille et faisons renaitre le soleil des goguettes !!!

Il n'y a pas si longtemps Paris était réputée la ville la plus joyeuse du monde. On y venait du monde entier pour s'amuser. Et si on voulait on pouvait s'amuser agréablement pour pas cher.

Aujourd'hui si on vient à Paris c'est pour voir les monuments et visiter les musées. Si on veut s'amuser il faut flamber son argent aux spectacles. Et l'on ne vient pas pour rencontrer les Parisiens.

À Paris Noël est juste une festivité commerciale et le 14 Juillet une festivité officielle. Elles ne bouleversent pas la ville. Paris est mort.

Certains pensent trouver les explications de ce changement : ce serait la faute au chômage, à la vie moderne, l'individualisme, la télévision, les départs en week-end.

Mais dans des centaines de villes du monde aujourd'hui bien plus joyeuses que Paris tous ces facteurs existent également.

Alors qu'est-ce qui rendait la gaité parisienne proverbiale dans les années 1840-1860-1900 ? C'était les goguettes.

Qu'est-ce qu'une goguette ? C'est une grande tradition française oubliée. Une goguette c'est chaque fin de semaine moins d'une vingtaine de personnes qui se réunissent pour chanter et inventer des chansons sur des airs connus. Telle est dû moins la forme la plus pure de la goguette, celle qui dominait jusqu'en 1830.

Les goguettes commencèrent à se développer de façon significative à partir de 1817. Leur durée de vie fut très longue : des dizaines d'années.

En 1818 il en naquit plusieurs centaines.

En 1900 il y avait encore au moins 90 goguettes à Paris.

Les goguettes comptèrent des dizaines de milliers d'affiliés hommes ou femmes, souvent des ouvriers.

Quand les goguettes ont-elles disparues ? Celle, parisienne, de « la Muse rouge » a cessé ses activités en 1939. Mais elle ne fut pas la dernière goguette de France.

Robert Lecoche se souvient que dans les années 1950 dans un café tenu par ses grands parents dans un quartier populaire de Lille, chaque samedi une vingtaine d'habitués poussaient chacun à tour de rôle leur chanson. C'était une goguette. Même si le mot n'était pas utilisé. Elle disparut finalement victime de l'installation d'un juke-box dans le café.

Basile Pachkoff se souvient que dans les années 1960, dans le marché couvert Daguerre, dans la rue du même nom à Paris existait une goguette : chaque samedi en fin de matinée un accordéoniste venait devant l'étalage d'un marchand de légumes au fond du marché. Un petit groupe de clients et de gens du marché qui se connaissaient et n'étaient pas tout jeunes se rassemblait autour et chantait des chansons. Ce marché très vivant a disparu depuis victime d'une opération immobilière.

Après 18 années de recherches sur le Carnaval de Paris et son organisation, Basile a retrouvé les goguettes. Les rares qui en parlent encore aujourd'hui en donnent souvent une vision politisée complètement fausse. On y rencontrait la politique certes, mais pas plus qu'ailleurs et l'activité principale des goguettes était de s'amuser.

Basile a rédigé plusieurs articles dans Wikipédia à propos des goguettes : « Goguette », « Affaire de la goguette de l'Enfer », etc. Il a constaté que les sociétés carnavalesques et philanthropiques fer de lance du grand Carnaval de Dunkerque et des Carnavals très vivants de la région ne sont pas autre chose que des goguettes sous la forme qu'elles avaient toutes à Paris jusqu'en 1830. La survivance de la pure tradition goguettière a assuré à cette région de France de très beaux Carnavals.

C'est très facile de créer une goguette comme celles d'avant 1830. Alexandra Bristiel la compagne de Basile en a créé une dans la Cité Jardins d'Asnières. Les invitations ont été lancées le 11 juin 2010. Elle est née le 18 juin 2010 et s'appelle « la Goguette des Jardiniers ». Ses membres, les Jardiniers, prendront des noms de fleurs. Pour sa première assemblée 16 participants ont été pressentis : tous des voisins dont le pharmacien de la pharmacie d'à côté. Il y avait 7 présents à la soirée dont deux fillettes de 6 et 3 ans. On a chanté des chansons et notamment des chansons pour enfants. Un couple africain s'est souvenu de chansons anglaises de son enfance. Tout s'est très bien passé. Ce fut une excellente soirée agréable, enrichissante et pas chère. Une des Jardinières Régina a déclaré ensuite : « C'était génial ! Cela permet de connaître ses voisins. Je suis prête à recommencer. » Nous recommencerons à raison d'une session par mois, un soir en fin de semaine.

Pour que naissent demain partout d'autres goguettes il suffit de suivre le mode d'emploi :

- Le nombre des affiliés tous recrutés localement est de 19 maximum.
- Quand les affiliés sont âgés de moins de 10 ans ils sont 9 au maximum.
- C'est très ouvert. On n'y rencontre les gens les plus différents.
- Le but essentiel recherché est la distraction et l'amusement.
- On n'y chante des chansons et l'on en crée d'autres sur des airs connus.
- Chaque goguette bien que poursuivant des buts similaires aux autres conserve pleinement son indépendance et porte un nom qui marque son identité. Elle se choisit un emblème et une couleur. C'est une structure légère et conviviale. Son dépôt en tant qu'association selon la loi de 1901 n'a pas d'utilité.
- On n'est pas obligé de chanter fort. Ainsi ça ne dérange pas le voisinage. On peut se réunir en appartement. Et c'est plus agréable au cas où l'on ne chante pas juste.
- On reçoit éventuellement des visiteurs pour expliquer et populariser les goguettes.

Parisiens, Banlieusards, Provinciaux : prenons nos goguettes en main !!
Regoguettisons Paris ! La Révolution Goguettière est en marche !!!
A bas la grisaille, vive la joie, l'amitié et la chanson !!


Nous avons créé le blog de la Goguette des Jardiniers : www.goguette-des-jardiniers.blogspot.com

Asnières-sur-Seine le 12 juillet 2010.

Alexandra Bristiel et Basile Pachkoff


Pour en savoir beaucoup plus sur l'histoire des goguettes, consultez l'article Goguette écrit par Basile dit : Basilou dans l'encyclopédie Wikipédia.